Ce baiser volé est l'une des photos de l'année. Mais, loin d'être romantique, il pourrait coûter cher à la jeune étudiante, désormais accusée d'agression sur le policier embrassé.
La scène a lieu en Italie, lors d'une manifestation contre la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin, le 16 novembre. Des rassemblements parfois violents mais complètement pacifiques ce jour-là. A tel point qu'une jeune manifestante s'est approchée d'un policier et a déposé un baiser sur sa visière.
Une scène qui n'avait pourtant rien de romantique, raconte le photographe de l'AFP Marco Bertorello, qui a immortalisé la scène.
"Saisi par l’effet de surprise, l’agent, probablement le plus jeune de son groupe, a fermé les yeux. Grâce à ce réflexe, sur la photo, il a vraiment l’air d’un amoureux qui s’apprête à embrasser sa petite amie ! Alors qu’évidemment ce baiser n’avait rien à voir avec l’amour et beaucoup avec la politique. Le policier s’est ressaisi et s’est tourné sur le côté pour « repousser l’assaillante ». Même si ce n’est certainement pas « l’agression » la plus désagréable qu’il ait eu à subir au cours de sa carrière, il n’avait pas l’air content du tout…"
Selon le Telegraph, la jeune femme, âgée de 20 ans, est visée par une plainte pour harcèlement sexuel et insulte envers un agent public. "J'ai porté plainte contre la manifestante qui a embrassé le casque du policier", a affirmé Franco Maccari, secrétaire général du syndicat de police italien COISP. "Si un policier avait embrassé une manifestante, ç'aurait provoqué une troisième guerre mondiale", a-t-il ajouté, tout en nuance.
De son côté, le policier concerné s'est montré plus mesuré. "Lorsque je porte mon uniforme, je représente la police, je me dois de ne pas répondre aux provocations", a-t-il indiqué au site The Local. Loin de s'excuser de son geste, la jeune étudiante l'a expliqué par l'attitude des forces de l'ordre italiennes, qu'elle accuse de violence à l'encontre des manifestants. A La Repubblica, la jeune femme a assuré n'avoir ressenti que du dégoût et de la pitié pour le policier.